Ces quelques
lignes sont destinées à rétablir, une bonne fois
pour toute, la vérité pour vous qui êtes abreuvés
depuis deux ans, par l'équipe de la gauche plurielle de François
LAMY, sur le fait que les difficultés financières de Palaiseau
seraient totalement imputables à l'équipe municipale de
Jacques ALLAIN.
La situation
"tendue" que l'on vous ressasse actuellement, quand nous sommes
arrivés aux affaires en 1995, était dramatique, vous allez
pouvoir en juger.
En effet, outre
le fardeau financier supporté par notre collectivité depuis
1983, dû à la décision de la municipalité
communiste de l'époque d'instaurer les 35 heures à Palaiseau,
générant brutalement la création de près
de 60 emplois; nous nous sommes retrouvés violemment confrontés
dans les tous premiers jours de notre mandat, en juin 1995, à
la situation gravissime de notre Société d'Economie Mixte
appelée S.A.E.M.P., qui s'est révélée être
en état de "cessation de paiements", ou pour parler
plus directement, en faillite.
Si vous êtes
d'anciens palaisiens, cette chronique ne devrait pas être pour
vous une surprise, mais elle complètera, s'il le fallait encore,
votre information. En revanche, si vous habitez Palaiseau depuis peu
vous allez découvrir comment on peut utiliser l'argent du contribuable,
dans le cadre d'une gestion frappée du sceau de l'incompétence
et ceci en toute impunité.
A cette époque,
peu avant notre arrivée, aux responsabilités municipales,
les élus communistes étaient aux abois : le directeur
de la SAEMP venant d'être licencié dans des "conditions
princières". Les socialistes prenaient des airs de jeunes
filles vertueuses en renvoyant la responsabilité de ce désastre
sur leurs "amis" communistes.
La SAEMP fut
créée dans les années 80, avec pour objectif majeur
d'être l'instrument d'urbanisme et d'aménagement de la
ville de Palaiseau tout en réalisant quelques "petites"
opérations dans la région, mais surtout elle fut "nommée"
opérateur de la Z.A.C. (Zone d'Aménagement Concerté)
du centre ville dont les déboires sont intimement liés
au destin de la SAEMP.
Une ZAC est un
outil d'urbanisme définissant un périmètre de construction
de logements et de bâtiments d'activités réalisés
en collaboration et en concertation avec des partenaires financiers,
promoteurs, collecteurs du 1 % patronal dans lequel l'objectif très
clairement affiché consiste à dégager des profits
qui sont exclusivement perçus par la ville pour financer des
équipements publics.
Concrétement,
durant toute son existence la SAEMP n'a jamais été bénéficiaire
et n'a pu réaliser ni financer aucun équipement public
tel que crèche, école, gymnase car elle croulait sous
les pertes cumulées (30 millions de francs au 31 décembre
1995) et les dettes (92 millions de francs de dettes à des organismes
prêteurs et 6,6 millions de francs de dettes à ses actionnaires).
Certaines dettes ont pu être affectées à des opérations
de construction comme les Champs Frétauts ou la Fosse aux Prêtres
financées à 100% par des emprunts mais, certaines autres
dites "non affectées" n'ont pu être expliquées.....
Ce qui n'avait pas non plus été expliqué, c'est
la disparition des excédents de trésorerie de la ZAC,
soit environ 15 millions de francs qui ne figuraient plus sur le compte
"ZAC" dans la comptabilité de la SAEMP.
Dans son rapport
la Chambre Régionale des Comptes en charge de l'examen de ce
dossier a qualifié cette opération "d'utilisation
abusive des excédents de trésorerie de la ZAC centre ville
pour les déficits des autres opérations". Plus loin
elle précise"la SAEMP est au moment de sa liquidation dans
l'incapacité de rembourser les avances reçues de la ville,
un solde débiteur du compte trésorerie ZAC ayant été
constaté dès avant la mise en liquidation de la SAEMP".
Par ailleurs,
la Fédération Nationale des Sociétés d'Economie
Mixte alertée, conclut dans son rapport : "la situation
financière de la SAEMP apparaît tout a fait catastrophique
au 31 décembre 1994; Des mesures urgentes s'imposent pour arrêter
l'hémorragie " ! !
Face à
cette crise qu'avons nous fait ?
Nous n'avons pas couvert les murs de notre ville d'affiches ni rempli
les boîtes aux lettres de tracts pour accuser nos prédécesseurs
; nous avons dans la discrétion et avec sang froid entamé
un processus de négociation avec des créanciers exigeants,
qui n'avaient plus confiance. Nous avons engagé la liquidation
à l'amiable pour éviter une liquidation judiciaire qui
aurait eu pour conséquence la vente des actifs au tribunal et
l'exigibilité immédiate du passif (100 millions de francs)
totalement garanti par la ville en tant qu'actionnaire majoritaire !
Pour ce faire,
il a bien fallu amener des fonds à la SAEMP. La ville en 6 ans
a été conduite à lui verser près de 40 millions
de francs, représentant le paiement des études quelquefois
très anciennes mais jamais réglées par la ville
telle la fameuse étude de l'extension de l'hôtel de ville
(2 millions de francs), étude qui n'a jamais abouti.
La ville avait promis à la SAEMP, en 1992, de couvrir les pertes
d'exploitation de certaines résidences locatives mais elle ne
l'a jamais fait. En 1996, nous avons donc réglé les années
1992, 1993, 1994 et 1995 pour un total de 5,5 millions de francs. Puis,
comme la SAEMP ne pouvait plus exercer, il a fallu annuler les conventions
la liant à la ville soit un coût pour la ville de 4,5 millions.
Pour sauver un certain nombre de terrains de la liquidation judiciaire,
la ville les a rachetés pour un montant de 12 millions de francs.
Elle s'est également substituée à la SAEMP pour
satisfaire des échéances d'emprunts auprès d'un
associé et d'un organisme prêteur pour près de 5
millions de francs.
De plus d'autres
garanties d'exploitation des années 1996, 1997, 1998 ont dû
être abondées pour un total de 10 millions de francs.
Enfin, outre
l'obligation de se substituer à la ZAC pour ses emprunts, la
ville de Palaiseau a dû aussi se substituer à la SAEMP
dans la réalisation de trois équipements publics prévus
dans la ZAC à savoir, la crèche et la halte garderie de
l'avenue de la République et l'extension de l'école Morère
pour un coût total de 22 millions de francs.
L'ensemble
de ce rappel des événements fait donc apparaître
le chiffre total considérable de 62 millions de francs !
Quand on sait
que le budget d'investissement prévu pour 2003, par la majorité
municipale de gauche actuelle est de 4,8 millions d'euros soit 31 millions
de francs, on est malheureusement obligé de constater que la
ville de Palaiseau a dû payer entre 1995 et 2001 l'équivalent
de deux ans d'investissements qu'il nous a été impossible
de réaliser.
Imaginez ce que
nous aurions pu réaliser durant cette période avec ces
62 millions de francs (9,5 millions d'euros) qui auraient été
complétés par les subventions classiquement obtenues.
Ce qui reste indiscutable, c'est qu'aujourd'hui, notre ville peut se
regarder dans le miroir des "villes propres" et, est définitivement
guérie de cette tumeur qu'était la SAEMP, situation qui
profite maintenant à nos successeurs mais surtout à l'ensemble
de nos concitoyens.
pour
en savoir plus, voir :
-le rapport
de la chambre régionale des comptes sur la SAEMP et la ZAC
-le site de la
cour des comptes