Commune - Palaiseau
- Essonne
Chambre régionale des comptes
CRC Ile-de-France
Rapport d'observations définitives de CRC
19/09/2002
Le Président
N°/G/23/02-
Noisiel, le
N° 02-0363 R
RECOMMANDE AVEC A.R.
Monsieur le Maire,
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant
les observations définitives arrêtées par la Chambre
régionale des comptes d'Ile-de-France sur la gestion de la commune
de PALAISEAU. Il vous appartient de transmettre ce rapport à
l'assemblée délibérante. Conformément à
la loi, ce document doit :
1. faire l'objet d'une inscription à l'ordre du jour de la plus
proche réunion de l'assemblée ;
2. être joint à la convocation adressée à
chacun de ses membres ;
3. donner lieu à débat.
Dès la plus proche réunion de l'assemblée, le document
final sera considéré comme un document administratif communicable
à toute personne en faisant la demande, dans les conditions fixées
par la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978.
Vous voudrez bien informer le greffe de la Chambre de la date à
laquelle le rapport d'observations aura été porté
à la connaissance de l'assemblée délibérante.
Enfin, je vous précise qu'en application des dispositions de
l'article R. 241-23 du code précité, le rapport d'observations
est transmis au préfet et au trésorier-payeur général
de l'Essonne.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'expression de ma considération
distinguée.
P.J. :1.
Pour le Président
et par délégation,
Marie-France GOETZ
Monsieur le Maire de Palaiseau
Hôtel de Ville
91, rue de Paris
91120 PALAISEAU
RAPPORT D'OBSERVATIONS DEFINITIVES
sur la gestion
de la commune de PALAISEAU (91)
Exercices 1996 à 1998
Dans le cadre de
son programme, la Chambre régionale des comptes d'Ile-de-France
a procédé à l'examen des comptes et de la gestion
de la commune de PALAISEAU (91) pour les exercices 1996 à 1998.
L'entretien préalable prévu par l'article L. 241-7 du
Code des juridictions financières a eu lieu le 8 juin 2001 avec
l'ordonnateur et le 28 juin 2001 avec son prédécesseur
en fonction jusqu'en mars 2001.
Lors de sa séance du 6 septembre 2001, la Chambre a formulé
des observations provisoires qui ont été adressées
le 28 novembre 2001 à l'ordonnateur en fonction et à l'ancien
ordonnateur.
La réponse de l'ancien ordonnateur en date du 20 janvier 2002
est parvenue à la Chambre le 28 janvier.
Lors de sa séance du 19 juillet 2002, la Chambre a arrêté
les observations définitives qui portent sur les points suivants
:
1) La situation financière,
2) La société d'économie mixte de Palaiseau (SAEMP),
3) La ZAC Centre ville,
4) L'application des dispositions du Code des marchés publics,
5) Les dépenses de personnel,
6) Les dépenses de matériel informatique et de mobilier
de bureau,
7) La restauration scolaire,
8) Le stationnement payant,
9) Le transport collectif.
Les observations relatives à la SAEMP et la ZAC Centre ville
et à l'application de la réglementation des marchés
publics revêtent aux yeux de la Chambre une importance particulière.
1/ LA SITUATION
FINANCIERE
L'examen des finances locales sur la période 1996 à 1998
révèle une situation assez tendue mais stable.
L'équilibre global ne dégage en effet aucune épargne
disponible du fait notamment de l'importante rigidité des charges
de structure : le taux relativement modéré de l'endettement
communal a rendu supportable une telle situation mais la commune ne
dispose plus de marge de manouvre en matière d'endettement.
En ce qui concerne la section de fonctionnement :
S'agissant des ressources fiscales, la commune dispose encore, du fait
de bases d'imposition assez importantes, s'agissant des taxes acquittées
par les ménages, d'une certaine marge de progression, malgré
un taux de taxe d'habitation parmi les plus élevés du
département. Par contre la ressource apportée par la taxe
professionnelle est sensiblement inférieure à celle dont
bénéficient les communes de la même catégorie
démographique au niveau régional.
Le coefficient de mobilisation du potentiel fiscal atteint 1,22 en 1999,
le seuil critique étant estimé à 1,50.
Pendant la période en cause, les dépenses de fonctionnement
ont progressé plus vite que les recettes de fonctionnement, l'écart
entre les deux grandeurs ayant toutefois diminué, s'élevant
à 28,3 millions de francs, soit 4 314 307 € en 1996 et à
16,9 millions de francs, soit 2 576 388 € en 1999.
Les recettes réelles de fonctionnement s'élèvent
en effet à 228,8 millions de francs en 1996, soit 34 880 335
€ et à 248,4 millions de francs, soit 37 868 335 €
en 1999, tandis que les dépenses réelles de fonctionnement
s'élèvent à 200,5 millions de francs, soit 30 566
027 € en 1996 et à 231,5 millions de francs, soit 35 291
947 € en 1999, croissance imputable principalement à la
progression des dépenses de personnel).
Compte tenu de ces éléments, l'épargne brute s'élève
à 29,3 millions de francs, soit 4 466 756 € en 1996 et à
25,8 millions de francs, soit 3 933 184 € en 1999. Ajoutée
aux recettes réelles d'investissement, elle couvre sur l'ensemble
des exercices examinés le remboursement de l'annuité courante
de l'emprunt hors remboursement anticipé.
En ce qui concerne la section d'investissement :
Les recettes réelles d'investissement hors emprunt, d'un montant
assez faible s'élevant à 7,8 millions de francs, soit
1 189 102 € en 1996 et à 13,47 millions de francs, soit
2 053 488 € en 1999, ont fluctué au gré des différences
sur réalisation des immobilisations et des subventions.
Les dépenses physiques d'investissement ont fortement augmenté,
passant de 29,5 millions de francs, soit 4 497 246 € en 1996 à
48,6 millions de francs, soit 7 134 614 € en 1999, progression
reflétant les grands chantiers engagés par la commune
et les charges liées à la liquidation de la SAEMP.
Les emprunts courants (hors emprunts de refinancement) se sont élevés
à 33 millions de francs, soit 5 030 817 € en 1996 et à
39,4 millions de francs, soit 6 006 491 € en 1999. Même si
leur charge financière est demeurée supportable pour la
commune, la Chambre a constaté qu'ils excédaient chaque
année ses besoins de financement, permettant de présenter
à la fin des exercices 1996, 1997 et 1999 un fond de roulement
excédentaire mais coûteux.
Un usage adapté de la ligne de trésorerie souscrite par
la commune aurait permis une gestion plus souple des besoins de trésorerie
en générant seulement des frais financiers ponctuels.
L'importance de la charge reposant principalement sur les ménages
aurait dû inciter la commune à une plus grande maîtrise
de son endettement et des dépenses de personnel.
2/ LA SOCIETE ANONYME
D'ECONOMIE MIXTE DE PALAISEAU (SAEMP)
La SAEMP est en liquidation amiable depuis octobre 1996. Cette liquidation
est totalement achevée à ce jour.
2.1/ Situation antérieure
à 1995
La Chambre avait dès 1994 observé l'insuffisance des fonds
propres de la société et le déséquilibre
financier affectant des opérations importantes (opérations
locatives et opération ZAC Centre ville notamment). Dès
cette époque, la société bénéficiait
d'un important soutien de la commune sous forme de concours financiers
directs (5,9 millions de francs, soit 899 449 €) de garanties d'emprunt
et de garanties d'équilibre d'exploitation concernant deux programmes
de gestion locative de logements sociaux.
2.2/ Evolution de
la situation financière depuis 1995
Au cours de l'année 1995 un " coup d'accordéon "
réduisant le capital social de 11 000 000 F, soit 1 676 939 €
à 2 860 000 F, soit 436 004 € a permis de faire disparaître
les pertes antérieures mais n'a pas apporté à la
société la trésorerie dont elle avait besoin, les
excédents de trésorerie de la ZAC Centre ville, utilisés
abusivement, ne suffisant pas à compenser les déficits
des autres opérations.
Suite à cette détérioration, le conseil municipal
a autorisé le 17 octobre 1996 les représentants de la
ville au sein des organes sociaux de la SAEMP à voter sa dissolution
anticipée et désigner un liquidateur et l'assemblée
générale extraordinaire du 18 octobre 1996 décide
de dissoudre la société par anticipation.
En effet, les capitaux propres sont devenus négatifs (moins 6
283 013 F, soit - 957 839 €) et le redressement de la société,
compte tenu de sa situation financière et de la situation économique,
apparaît très difficile et aléatoire.
La situation comptable a continué à se dégrader
en 1996 et au cours des exercices suivants, la société
en liquidation assurant toujours le suivi de la gestion des prêts
acquéreurs et de la gestion locative.
A l'occasion de l'assemblée générale ordinaire
du 19 mars 1997, le liquidateur rappelle les causes des engagements
extérieurs de la SAEMP :
Il s'agit d'abord, tant pour le financement de la construction du patrimoine
locatif que pour les opérations en toute propriété
de prêts bancaires pour un montant supérieur à 80
millions de francs, soit 12 195 921 €, et bénéficiant
pour la plus grande part de la garantie de la commune de Palaiseau,
puis de la créance de la commune de Palaiseau de l'ordre de 10
millions de francs, soit 1 524 490 € et des prêts des associés
s'élevant à 5 millions de francs, soit 10 671 431 €.
Ainsi la SAEMP ne peut présenter en face d'un passif qui représente
à terme échu une somme de l'ordre de 100 000 000 F, soit
15 244 901 € que la valeur de son patrimoine qui est estimé
en valeur de bilan d'après les comptes arrêtés au
31 décembre 1995, à la somme de 70 000 000 F, soit 10
671 431 €.
La stratégie proposée et retenue consistait, d'une part
à mettre en relation directe les emprunteurs de la SAEMP avec
les prêteurs de façon à ce que la société
soit délestée de son passif, d'autre part à procéder
à la vente du patrimoine locatif en prévoyant que les
loyers qu'il procure seraient affectés au remboursement des créanciers
hypothécaires et également à percevoir les indemnités
que pourrait verser la ville de Palaiseau à la SAEMP suite à
dénonciation de conventions de maîtrise d'ouvrage déléguée
et en payant les garanties d'exploitation du patrimoine locatif.
Le règlement de la masse représentée par la créance
des associés et de la ville de Palaiseau devrait être différé
jusqu'à ce que le problème posé par le passif dû
aux créanciers soit réglé.
Au cours de l'assemblée générale ordinaire du 9
juillet 1997, la quasi totalité des associés se déclare
favorable à un accord amiable et accepte un échéancier
de paiement pour la SAEMP.
Les résultats de l'exercice 1997 dégagent encore une perte
de l'ordre de 3 millions de francs, soit 457 347 € ramenant les
capitaux propres à moins 12 902 837 F, soit - 1 967 024 €.
Des cessions de terrains ont pu intervenir dans le cadre des opérations
de liquidation pour 2 397 670 F, soit 365 522 €.
A la fin de cet exercice, le total du passif en capital excède
le montant des actifs de près de 5 000 000 F, soit 762 245 €
hors créance de la commune de Palaiseau s'élevant à
11 194 100 F, soit 1 706 529 €.
Lors de l'assemblée générale du 18 décembre
1998, il a été décidé d'accepter la proposition
d'acquisition des ensemble locatifs par reprise des prêts CDC,
APEC et GIPEC à hauteur de 28 millions de francs, soit 4 268
572 € et versement d'une soulte de 4 millions de francs, soit 609
796 €.
Les résultats de l'exercice 1998 dégagent encore une perte
de 2 437 317 F, soit 371 566 €. Par contre les résultats
de l'exercice 1999 font apparaître une perte de l'exercice limitée
à 0,5 million de francs, soit 76 224 € compte tenu de la
cession du patrimoine locatif.
Au 31 décembre 1999, la SAEMP disposait d'un actif circulant
de l'ordre de 14,4 millions de francs, soit 2 195 265 € alors que
le passif dû aussi bien à des tiers qu'à la commune
de Palaiseau s'élevait à 33,3 millions de francs, soit
5 076 552 €.
Les montants figurant à l'actif permettaient le dédommagement
des créanciers autres que la commune de Palaiseau et celle-ci
a accepté de ne faire valoir ses créances sur la SAEMP
qu'après le désintéressement intégral des
autres créanciers et de se substituer sans délai à
la SAEMP dans le remboursement des emprunts souscrits auprès
du CFCAL.
S'agissant de la ZAC Centre ville, une promesse de vente portant sur
4600 m² de SHON pour un prix de 8 096 400 F, soit 1 234 288 €
a été signée durant l'exercice 1999 et les recettes
correspondantes ont été réalisées au cours
de l'exercice 2000.
A la fin de l'exercice 2000, aucune recette n'était plus à
attendre jusqu'à la clôture de la ZAC ni aucune dépense
à réaliser jusqu'à la clôture de l'opération.
2.3/ Opérations
de liquidation
Les premiers mois de l'exercice 2001 ont été marqués
par la clôture définitive des opérations de la SAEMP
ainsi que par celle de l'opération " ZAC Centre ville ".
S'agissant particulièrement de la SAEMP, la délibération
du 24 janvier 2001 devenue exécutoire le 30 janvier autorise
le maire à approuver les comptes de la SAEMP pour l'exercice
clos au 31 décembre 2000 faisant apparaître un bénéfice
de 4 602 236,72 F, soit 701 606 € ramenant les capitaux propres
à moins 11 604 683,20 F, soit 1 769 122 €.
Elle autorise également le maire à voter la clôture
des opérations de liquidation amiable de la SAEMP lors de l'assemblée
générale des actionnaires, donne quitus et décharge
au liquidateur amiable, au commissaire aux comptes et au conseil de
surveillance et désigne le liquidateur comme mandataire ad hoc
pour régler les derniers dossiers relatifs à la SAEMP
après la clôture des opérations de liquidation amiable.
Elle autorise enfin le maire à voter l'approbation du rapport
du liquidateur sur les opérations de liquidation et du compte
définitif de liquidation faisant ressortir un solde négatif
de 11 604 683,20 F, soit 1 769 122 €.
Après avoir décidé la suppression de l'école
de musique et de danse de la liste des équipements publics figurant
dans le programme de la ZAC Centre ville, la commune, par délégation
du 21 décembre 2000, a autorisé le maire à signer
l'avenant mettant fin au traité de concession de la ZAC Centre
ville avec la SAEMP.
Les comptes définitifs de l'opération présentés
par le cabinet d'experts comptables permettent de constater que la ville
de Palaiseau détient une créance de 10 509 921 F, soit
1 602 227 € sur la SAEMP au titre du compte ZAC (cf. observation
suivante).
La SAEMP est au moment de sa liquidation dans l'incapacité de
rembourser les avances reçues de la ville, un solde débiteur
du compte de trésorerie ZAC ayant été constaté
dès avant la mise en liquidation de la SEM.
Le 24 janvier 2001, le conseil municipal a autorisé le maire
à constituer une provision de 10 509 921 F, soit 1 602 227 €
pour créance douteuse afin de faire face à l'irrecouvrabilité
probable de ladite créance.
La commune supporte une lourde charge financière qui constitue
le prix d'un suivi d'activité insuffisant, de la résiliation
anticipée de contrats de maîtrise d'ouvrage déléguée
passés avec la SEM, du rachat à prix fort de biens précédemment
cédés par la commune à la SEM à des conditions
avantageuses, de lourdes charges financières et de la conjoncture
défavorable résultant de la crise immobilière des
années 1990 à 1995.
La commune de Palaiseau a dû soutenir la SAEMP en permanence jusqu'à
sa liquidation définitive, opération complexe qui a été
menée à terme sous la surveillance du représentant
de l'Etat dans des délais et conditions acceptables, les principaux
créanciers de la SAEMP, ayant consenti à être réglés
à hauteur de 70 % du montant du capital de leur créance,
en abandonnant également le montant des intérêts.
3/ LA ZAC CENTRE
VILLE
3.1/ Evolution de
la ZAC Centre ville
Peu après sa création, la ZAC du Centre ville, concédée
à la SAEMP le 3 juillet 1991 a été annulée
par jugement du tribunal administratif de Versailles du 4 août
1992.
Dans ses motifs d'annulation, le juge administratif a retenu l'insuffisance
des études préalables à la création de la
ZAC et notamment de l'étude d'impact.
Une seconde ZAC a été élaborée selon la
procédure conjointe, le PAZ ayant été mis à
l'enquête préalablement à l'approbation du dossier
incluant l'étude d'impact : le tribunal administratif a débouté
les associations de leur recours contre la deuxième ZAC.
L'annulation de la première ZAC et la récession immobilière
ont conduit la SAEMP à réviser à la baisse les
prévisions de dépenses et de recettes en les divisant
par 3,4. Selon la SAEMP, le bilan prévisionnel de la deuxième
ZAC était équilibré en dépenses et en recettes
et en décembre 1994, soit un an et demi après que la procédure
soit devenue exécutoire, 84 % du programme était vendu
ou sous promesse de vente aux prix indiqués dans le bilan.
Cependant, l'analyse des comptes de la ZAC Centre ville fait apparaître
au 31 décembre 1994, que si cette dernière dispose d'une
trésorerie de 16,7 millions de francs, soit 2 545 898 €
à cette époque, 14,2 millions de francs, soit 2 164 776
€, financent d'autres opérations de la SAEMP.
La Cour administrative d'appel de Paris a rejeté de nouvelles
requêtes en annulation à l'encontre de la ZAC par décision
en date du 18 novembre 1997 devenue définitive et l'opération
a pu être poursuivie, certaines modifications étant envisagées
pour parvenir à sa clôture.
Les avances faites au titre de la ZAC Centre ville à la SAEMP
s'élèvent à 15 398 607 F, soit 2 347 502 €
au 31 décembre 1998, le compte bancaire ZAC dans les écritures
de la SAEMP présentant dès avant la liquidation de la
SAEMP un solde débiteur inexpliqué de 2 315 772 F, soit
353 037 €.
A la fin de l'exercice 1999, les avances à rembourser par la
SAEMP en liquidation s'élèvent à 13 millions de
francs, soit 1 981 837 €.
Une promesse de vente portant sur 4 600 m² de SHON a été
signée durant l'exercice 1999 et la recette correspondant a été
réalisée en l'an 2000.
Ainsi à la fin de l'exercice 2000, aucune recette n'est plus
à attendre jusqu'à la clôture de la ZAC et aucune
dépense n'est à réaliser jusqu'à la clôture
de l'opération.
Par délibération du 21 décembre 2000, rendue exécutoire
le 27 décembre, la commune décide de supprimer l'école
de musique et de danse de la liste des équipements publics figurant
dans le programme de la ZAC Centre ville.
Par délibération du même jour, la commune autorise
le maire à signer l'avenant mettant fin au traité de concession
de réalisation de la ZAC Centre ville à la SAEMP.
Par délibération en date du 24 janvier 2001, la ville
constate l'achèvement définitif de la ZAC Centre ville
: les comptes définitifs de l'opération permettent de
constater que la ville de Palaiseau détient une créance
de 10 509 921 F, soit 1 602 227 € sur la SAEMP au titre du compte
ZAC.
La SAEMP en liquidation étant dans l'incapacité de rembourser
à la ville les avances reçues, le conseil municipal constate
l'achèvement de la ZAC Centre ville et décide que le plan
d'aménagement de zone de la ZAC sera incorporé au plan
d'occupation des sols approuvé le 16 décembre 1999.
3.2/ La réalisation
de la maison de la petite enfance
Suite à la délégation à la SAEMP de la réalisation
de la ZAC Centre ville, un avenant n° 1 à la convention de
maîtrise d'ouvrage déléguée avait été
passé le 4 juin 1992 : il avait alors été décidé
la construction et l'aménagement d'une maison de la petite enfance.
Après regroupement de parcelles appartenant à la commune,
à des particuliers et à elle-même, la SAEMP devait
procéder à une division en volumes et céder pour
le franc symbolique le volume nécessaire à la réalisation
de la maison de la petite enfance.
La SAEMP était remboursée des dépenses engagées
au titre de sa mission et une rémunération de 520 000
F, soit 79 273 € devait lui être versée par acomptes
périodiques semestriels.
Suite aux recours engagés contre le permis de construire, cette
opération n'a pas progressé jusqu'à la mise en
liquidation de la SEM.
L'avenant n° 1 du 14 juin 1992 a été dénoncé
par la ville selon la délibération du 16 juillet 1997
: il est décidé que la maîtrise d'ouvrage déléguée
sera assurée par la commune.
En conséquence, la commune est contrainte de rembourser à
la SEM une somme de 983 351,36 F, soit 149 910 € qui se décompose
comme suit :
365 231,36 F TTC, soit 55 769 € pour la rémunération
des maîtres d'ouvre et bureau d'études,
618 120 000 F, soit 94 231 € pour la rémunération
du maître d'ouvrage délégué.
L'article 17 de la convention de maîtrise d'ouvrage déléguée
prévoyait, en cas de résiliation, la rémunération
du mandataire au prorata de la mission accomplie et constatée
après constat contradictoire des prestations effectuées
par le mandataire et des travaux réalisés.
Compte tenu de l'état d'avancement des travaux au 17 juillet
1997 : permis de construire bloqué, choix des entreprises non
arrêté, il est certain que le prestataire n'avait pas accompli
la totalité de sa mission. Ce constat n'a pas été
produit à la Chambre.
Les 1 643 000 F, soit 250 473 € inscrits au compte d'avance de
la ville sur le compte de la SEM au titre de cette opération
n'ont pas été reversés à la ville ni même
fait l'objet d'une compensation des sommes avec les sommes réclamées
par la SEM.
L'article 14 stipulait que la rémunération de la SEM interviendrait
par acomptes périodiques semestriels. En conséquence,
les honoraires dus à la SEM auraient dû être payés
régulièrement et non soldés en une seule fois,
grevant d'autant le budget communal 1997.
Pour réaliser le programme de 51 logements locatifs sociaux,
comprenant en rez-de-chaussée l'enveloppe bâtie destinée
à être aménagée en locaux pour la petite
enfance, la commune a cédé par acte notarial du 25 juillet
1994 des parcelles pour un prix de 2 523 000 F, soit 384 628 €
dont 880 000 F, soit 134 155 € payés comptant par la SEM
à la ville, le reste (1 643 000 F, soit 250 473 €) étant
inscrit au compte d'avance de la ville sur le compte de l'opération
ZAC dans la comptabilité de la SAEMP.
Cette créance devait être compensée lors des opérations
de maîtrise d'ouvrage déléguée confiées
à la SEM dans le cadre de la réalisation de la ZAC. Elle
devait être soldée au plus tard le 31 décembre 1997
sans production d'intérêts.
Le reste des terrains a été acquis par la SEM de particuliers
au prix de 1 450 000 F, soit 221 051 €. L'ensemble de ces terrains
a été vendu par la SEM à la société
" Le Logement Français " pour un montant de 10 972
000 F, soit 1 672 670 €, payé comptant à la SEM,
dégageant une plus value de 8 642 000 F, soit 1 317 464 €.
Le Logement Français, constructeur de l'immeuble destiné
notamment à recevoir la maison de la petite enfance, a déposé
une première demande de permis de construire, annulée
par le tribunal administratif de Versailles, en raison d'une insuffisance
de places de stationnement.
Un second permis de construire a été annulé par
la même juridiction, le 11 juillet 1997, au motif que trois parcelles
n'avaient pas fait l'objet d'une décision formelle de déclassement
du domaine public.
Il en est résulté une résolution partielle de vente
entre la commune et la SEM. La ville était condamnée à
verser à la SAEMP, une indemnité de 506 000 F, soit 77
139 € effectivement payée.
Les conséquences de ce déclassement tardif sont lourdes
: blocage et retard dans la réalisation de l'équipement,
indemnités versées par la commune à la SEM et au
Logement Français.
En effet, le Logement Français ayant rencontré de grandes
difficultés à obtenir le permis de construire s'est estimé
lésé et a engagé une procédure contentieuse
pour réclamer à la commune des dommages et intérêts.
En fait un protocole d'accord a été passé entre
la société et la commune au terme duquel la commune est
notamment contrainte de verser une indemnité forfaitaire et transactionnelle
d'un montant de 1 450 000 F réparti sur trois ans ainsi que 1
549 000 F, soit 236 143 € au titre de la surcharge foncière
et d'acheter les lots de volume correspondant à la maison de
la petite enfance pour 5 700 000 F TTC, soit 868 959 €.
Ce protocole engage lourdement les finances de la ville pour acquérir
uniquement l'enveloppe de la maison de la petite enfance bâtie
pour l'essentiel sur ses propres terrains et qu'elle aura la charge
d'équiper.
Le permis de construire a finalement été obtenu le 5 novembre
1997.
Les points précédemment évoqués concernant
la réalisation de la ZAC et notamment la construction de la maison
de la petite enfance montrent que la commune s'est constamment heurtée
à des problèmes de recours contentieux, parfois provoqués
par des tiers mais également résultant d'une sous estimation
du risque juridique dont les conséquences financières
ont été graves pour la SAEMP qui disposait d'une trésorerie
insuffisante et pour la commune qui en assumait la charge en dernier
ressort.
LA SECTION D'INVESTISSEMENT
4/ L'APPLICATION
DES DISPOSITIONS DU CODE DES MARCHES PUBLICS
Le contrôle de la gestion de la commune de Palaiseau pendant la
période en cause permet de constater la méconnaissance
de nombreuses dispositions applicables aux marchés publics.
Ces irrégularités ont pu être observées à
l'occasion de la réalisation des opérations suivantes
: la restructuration de la restauration scolaire (tranches 1 et 2),
la construction rue Gustave Flaubert d'un centre de loisirs, d'un gymnase
et d'un centre social et la création d'une maison de la petite
enfance.
En dépit de la réalisation de ces travaux, conséquents
eu égard à la taille de la commune, le rapport récapitulatif
annuel sur l'exécution des marchés soldés dans
l'année ou en cours d'exécution n'a pas été
présenté par l'ordonnateur à l'assemblée
délibérante en contradiction avec les dispositions de
l'article 361-2 du Code des marchés publics avant l'exercice
2001.
Les irrégularités constatées concernent tant les
contrats de maîtrise d'ouvre que les marchés de travaux
et fréquemment plusieurs opérations.
4.1/ S'agissant
des contrats de maîtrise d'ouvre, ont été constatées
la méconnaissance de certaines dispositions ainsi que des pratiques
ayant eu pour conséquence l'alourdissement du coût des
opérations :
Ainsi, pour une même opération (centre de loisirs et gymnase,
maison de la petite enfance), des conventions successives ou avenants
résultant de la modification du projet d'origine, ont eu pour
conséquence une sensible augmentation du coût des études
et des sommes ont été versées au prestataire en
rémunération de prestations qui se sont avérées
inutiles.
Le déroulement des contrats de maîtrise d'ouvre concernant
tant la restauration scolaire que le centre social montre que plusieurs
missions ont été accomplies avant la notification officielle
du marché au prestataire choisi (non effectuée pour la
première tranche de travaux de restructuration de la restauration
scolaire) et avant transmission du marché au représentant
de l'Etat. Ces marchés ont également donné lieu
à l'émission d'avenant tardifs qui avaient pour seul but
de régler des prestations déjà effectuées
qui ont donc été portées avec retard à la
connaissance du conseil municipal.
S'agissant de la construction du gymnase, la convention définitive
a fait l'objet d'un marché négocié sans concours
après mise en concurrence : ce marché ne précisait
pas le degré de complexité de l'ouvrage contrairement
aux dispositions de l'article 29 du décret n° 93-1268 du
29 novembre 1993 relatif aux missions de maîtrise d'ouvre confiées
par des maîtres d'ouvrage public à des prestataires de
droit privé.
Le coût prévisionnel du centre de loisirs et du gymnase
n'a pas été arrêté au stade de l'avant projet
définitif contrairement aux dispositions de l'article 30-1 du
décret du 29 novembre 1993 ; dès lors, le respect du coût
prévisionnel définitif affecté d'un taux de tolérance
de 10 % n'a pu être vérifié par la collectivité
et le maître d'ouvrage s'est privé de la possibilité
de demander au maître d'ouvre d'adapter ses études sans
rémunération complémentaire alors que le coût
de réalisation du gymnase a excédé de plus de 23
% le coût d'objectif fixé par la convention. La même
observation a pu être opérée à l'occasion
de la construction du centre social.
Les constatations précédentes doivent inciter la commune
à veiller à la suppression des irrégularités
formelles et à une meilleure qualité des projets fournis
afin de limiter l'augmentation du coût des contrats au moyen de
la passation fréquente d'avenants.
4.2/ S'agissant
des marchés de travaux, les opérations déjà
citées mettent également en évidence les multiples
irrégularités concernant la passation des marchés
ou leur déroulement énumérées ci-après
:
Il est d'abord généralement observé une sous évaluation
des enveloppes prévisionnelles qui ont pour conséquence
la fréquente déclaration d'appel d'offres infructueux
et le recours aux marchés négociés dans des conditions
qui ne paraissent pas conformes au principe d'égalité
entre les candidats.
Tel a été le cas notamment lors de la désignation
de l'entreprise chargée de la réalisation de la restructuration
de la restauration scolaire et de celle chargée de la construction
du gymnase.
Au cours de cette même opération, le recours à la
procédure d'urgence a limité le nombre de candidats et
la commune aurait pu bénéficier d'un choix plus étendu
si l'appel à la concurrence avait été moins tardif.
Le souci de se rapprocher néanmoins de l'enveloppe prévisionnelle
a pour conséquence la réduction du volume de prestations
fournies qui est ensuite compensée par la passation d'avenants
qui élèvent le coût de l'opération ou par
l'achat sur factures de prestations qui auraient dû être
prévues au contrat.
Le déroulement des marchés concernant les opérations
de restructuration de la restauration scolaire, première et deuxième
tranche et de construction du gymnase permettent de constater que les
travaux ont commencé avant que le marché ait été
rendu exécutoire et parfois avant la passation même du
marché et des avenants tardifs " de régularisation
", parfois non exécutoires, ont été passés
dans la plupart des opérations en cause après la réception
même des travaux, ce qui enlève toute signification à
cette formalité.
S'agissant des travaux de construction du gymnase un retard de plus
de 3 mois a pu être constaté dans la réalisation
des travaux relevant du lot n° 1 sans que des pénalités
de retard ne soient décomptées.
Globalement, cette méconnaissance des dispositions du Code des
marchés publics a favorisé d'importants dépassements
des coûts prévisionnels, à l'occasion des marchés
de restructuration de la restauration scolaire notamment.
La Chambre invite donc la commune à appliquer de manière
plus stricte les dispositions du Code des marchés publics.
LES DEPENSES DE
FONCTIONNEMENT
5/ LES DEPENSES
DE PERSONNEL
Les dépenses de personnel représentaient 123 473 000 F,
soit 18 823 337 € en 1998. La commune de Palaiseau emploie notamment
pendant toute la période sous revue trois collaborateurs de cabinet
: leur rémunération comprend le traitement de base et
l'indemnité de résidence.
Si le poste de directeur de cabinet a été régulièrement
créé par la délibération du 28 juin 1984,
la commune n'a pas apporté la preuve de la création de
deux postes de collaborateurs de cabinet par délibération
du conseil municipal comme imposé par l'article 34 de la loi
n° 84-53 portant dispositions statutaires relatives à la
fonction publique territoriale.
Les augmentations salariales les concernant n'ont pas été
davantage approuvées par le conseil municipal.
Surtout, l'effectif des collaborateurs de cabinet est de trois alors
que le décret n° 87-1004 du 16 décembre 1987 fixe
à deux au maximum cet effectif pour les communes dont la population
est comprise entre 20 000 et 40 000 habitants. La commune est invitée
à régulariser cette situation.
6/ LES DEPENSES
DE MATERIEL INFORMATIQUE ET DE MOBILIER DE BUREAU
Les dépenses informatiques se sont élevées à
2 346 000 F, soit 357 645 € en 1997 et 2 733 000 F, soit 416 643
€ en 1998 et concernent essentiellement l'achat d'ordinateurs et
de logiciels.
En dépit du montant conséquent de ces investissements,
aucun marché n'a été passé et il est constaté
une grande dispersion de l'achat de matériels identiques à
des fournisseurs ayant parfois des liens entre eux.
En 1998, deux fournisseurs ayant des administrateurs communs ont bénéficié
de commandes excédant 300 000 F, soit 45 734 € en l'absence
de toute mise en concurrence.
La même dispersion caractérisait l'achat de mobilier de
bureau, les commandes se faisant " au coup par coup ".
La commune devrait mener dans ces domaines une politique de gestion
plus rigoureuse qui permettrait de recenser annuellement les besoins
de l'ensemble de la commune et passer un marché à bons
de commande afin de bénéficier de remises plus substantielles.
Une telle procédure serait effectivement utilisée dans
les deux cas depuis l'an 2000.
7/ LA RESTAURATION
SCOLAIRE
Jusqu'en septembre 1997, la restauration municipale s'effectuait en
liaison chaude. Les denrées alimentaires étaient commandées
par le chef de production, les repas étant préparés
par le personnel communal dans les locaux de la ville.
Depuis 1997, la ville met en ouvre progressivement le projet de restructuration
de la restauration scolaire qui induit le passage en système
de liaison froide.
Les marchés passés suite à la mise en ouvre de
la liaison froide n'appellent pas de remarques contrairement aux achats
de denrées alimentaires dans le cadre de la liaison chaude.
Leur montant diminue mais demeure conséquent (4 467 000 F, soit
680 989 € en 1996 et encore 2 277 000 F, soit 347 126 € en
1999). Néanmoins aucun marché n'a été conclu
avec des fournisseurs de produits alimentaires.
L'examen des mandats concernant les produits alimentaires payés
en 1998 montre que la commune a fractionné ses commandes entre
plusieurs fournisseurs pour l'approvisionnement en produits de même
type, afin de présenter un total de mandats par entreprise inférieur
à 300 000 F, soit 45 734 €.
La commune aurait dû recourir à une procédure de
mise en concurrence comme le prévoit l'article 321 du Code des
marchés publics " pour les travaux, les fournitures ou les
services dont le montant annuel présumé, toutes taxes
comprises, n'excède pas la somme de 300 000 F, soit 45 734 €.