Dans le jargon administratif,
sous le sigle SDRIF, il est connu par tous ceux qui s'intéressent
peu ou prou à l'aménagement de notre territoire régional.
C'est avant tout un outil de planification qui repose sur la stratégie
d'aménagement et de développement dans l'espace territorial
avec, bien entendu, la volonté de délimiter les zones
urbanisables. Il a l'intérêt pour le public de fixer des
objectifs en termes de population, d'emploi de logements.
Sur le plan juridique c'est un document prescriptif qui s'impose, c'est-à-dire
doit rendre compatibles tous les autres, tels les schémas directeurs
locaux, les schémas de cohérence territoriale (SCOT),
les plans d'occupations des sols (POS) et leurs remplaçants les
plans locaux d'urbanisme (PLU).
Il a été réalisé et approuvé par
l'état le 26 avril 1994 et partait sur la période 1990-2015.
Sa mise en uvre se fait actuellement par le biais du contrat de
Plan Etat-Région (PER) 2000-2006 par la programmation des équipements
structurants.
L'état a donc posé les bases d'un projet. Il serait intéressant
de connaître le bilan à mi-parcours tant pour la région
et notre département. Le 24 juin 2004 une délibération
du conseil régional d'Île-de-France a décidé
la révision du SDRIF, justifiée par le nouveau contexte
législatif et aussi parce que le bilan à mi-parcours montre
que les objectifs ne sont que partiellement atteints.
En particulier pour
ce qui concerne l'Essonne que peut-on retenir dans les différents
secteurs ?
La démographie et la population
Notre population
est relativement jeune avec 28% de moins de 20 ans contre 26% pour toute
l'Île-de-France mais il faut aussi considérer le vieillissement
de la population : en 1982 il y avait 11,6% de plus de 60 ans , en 1999
: 15,5%.
Notre département affiche un solde migratoire négatif
entre 1990 et 1999, 234000 habitants sont arrivés en Essonne
dont 65% étaient des franciliens mais 253000 ont quitté
l'Essonne dont 58% pour la province.
L'emploi et le chômage
Avec 410000 salariés
en 2000 soit une augmentation de 20% depuis 1990, l'Essonne représente
8% de l'emploi en Île-de-France contre 7% en 1990.
Le taux de chômage fin 2004 était de 7,9% contre 9,8% en
Ile-de-France et 9,9% en France. Cela ne doit pas masquer sa forte croissance,
en effet en 2001 il n'était que 5,4% en Essonne.
Les activités économiques
Nous évoquerons
que quelques aspects.
Nous département est toujours très en pointe avec :
- 2 universités, ORSAY PARIS SUD et EVRY VAL D'ESSONNE,
- 5 écoles d'ingénieurs : Polytechnique, Supelec, INT,
ENSIA et IOTA,
- 22000 chercheurs publics et privés dans plus de 200 laboratoires.
La haute technologie représente 43% des effectifs industriels
contre 36% sur le plan régional.
Après ces aspects positifs on note un développement non
maîtrisé des activités liées à la
logistique : sur 2,1 millions de m2 d'activités économiques
841000 m2 soit 40% sont consacrés à la logistique. Par
contre on note seulement 24% de bureaux (contre 37% en Île-de-France)
essentiellement localisés à Massy et Evry.
Sur le plan commercial, les commerces traditionnels élémentaires
baissent de plus de 7% entre 2000 et 2004 alors que l'augmentation des
commerces de plus de 300 m2 est de 22% sur la même période.
L'environnement
Les objectifs de
consommation d'espace ont été dépassés de
26%.
C'est l'habitat qui est la principale composante de l'urbanisation :
46% de l'espace urbain est occupé par lui.
Cela a eu pour effet de fragiliser l'environnement en accélérant
le rythme de consommation d'espaces agricoles en moyenne 270 hectares
par an entre 1982 et 1990, pour 363 hectares par an disparus entre 1990
et 1999.
Les menaces pour le département sont liées à un
déséquilibre qui fait prévaloir une logique d'étalement
urbain au lieu d'une logique de renouvellement.
La combinaison de ces logiques pourrait entraîner la fragilisation
de la ceinture verte urbaine au nord, la disparition progressive des
espaces ouverts par mitage et la chute prévisible de l'activité
agricole en zone périurbaine, l'urbanisation anarchique et un
étalement urbain au sud.
Pour notre ville que devons-nous conclure de ces quelques vues sur
le SDRIF ? Au moment où le plan local d'urbanisme de Palaiseau
(actuellement en cours de révision, suite aux critiques émises
par l'autorité préfectorale) est à l'ordre du jour,
on est en droit de se demander si ces concepteurs, le député-maire
en tête, qui ne pouvaient ignorer les actuelles dérives
du schéma directeur en ont vraiment tenu compte surtout dans
le domaine de l'environnement. Etait-il vraiment raisonnable de nous
proposer dans ce PLU une urbanisation renforcée du Plateau de
Saclay ?