Extraits
de la déclaration de l'opposition au conseil municipal du 16
février 2005
Plan
de la page pour aller à l'essentiel :
Un
PLU volontairement flou ?
Vers
une urbanisation outrancière du Haut Pileu et la
ZAC du Haut Pileu ; le schéma
de la ZAC du Haut Pileu
Une
circulation encore plus difficile !
Une
mixité sociale déséquilibrée.
Un
environnement et un paysage dégradés.
Concertation
préalable inexistante
En
conclusion
En
2001, Monsieur le Maire vous avez présenté un programme
que vous intituliez " un plaisir de ville partagé "
Aujourd'hui, dans le cadre de cette délibération sur votre
projet de PLU, vous allez peut être obtenir l'aval des diverses
composantes de votre majorité, alors que, chacun sait maintenant
qu'au sein de cette dernière, plus rien n'est partagé,
et surtout pas le plaisir, notamment après vos propos très
menaçants à l'encontre de ceux qui pourraient avoir la
tentation de voter contre ce projet. Pour ce qui nous concerne nous
ne pouvons évidemment pas partager la vision que vous avez sur
l'avenir de notre ville. Vous avez présenté le projet
de PLU aux associations le 27 novembre 2004 puis aux habitants et conseils
de quartier début décembre 2004. Croyez vous Monsieur
le Maire, qu'après cette concertation bâclée en
à peu près deux mois, nous élus de l'opposition,
puissions en conscience considérer que nos concitoyens ont été
consultés sur l'avenir que vous leur réservez ?
Un
PLU volontairement flou ?
Comment cautionner un tel projet avec en perspective la création
minimum probable de 2000 logements, alors que les palaisiens semblent
admettre comme maximum supportable un nombre d'environ 2000 habitants
supplémentaires ? Sur ce point, votre document laisse absolument
place à toutes les hypothèses, car nulle part, volontairement
sans doute, vous ne donnez les chiffres précis de logements et
d'habitants qui seront la conséquence des schémas que
vous avez enfin dévoilés lors de la Commission plénière
du 24/11/2004.
2000 habitants ou 2000 logements, 2000 chercheurs, et 2000 ha agricoles
à protéger ? Tous ces chiffres soulèvent quantité
de questions, qui restent sans réponses dans ce projet de PLU
! Pourquoi, ne pas avoir annoncé, en 2001, dans votre document
de campagne, la révision du POS ou son remplacement par le PADD
et le PLU, dont vous connaissiez l'existence puisque consécutifs
à la loi SRU, dite loi Gayssot, que vous aviez votée à
l'Assemblée Nationale le 13 décembre de l'année
précédente.
Dans le même document de campagne, vous aviez affiché comme
la priorité des priorités dès votre élection
en 2001, la réflexion et la mise en uvre du " grand
plan de circulation et de stationnement " que tous les palaisiens
attendaient. Ce document d'urbanisme était l'occasion unique
d'apporter une réponse globale à nos concitoyens sur ce
sujet qui les préoccupe quotidiennement.
Vers
une urbanisation outrancière du Haut Pileu.
Il est clair aux yeux de tous que l'enjeu majeur de ce projet est le
développement de la partie palaisienne du Plateau de Saclay,
qu'il faut elle-même subdiviser en trois secteurs : le secteur
Ouest Polytechnique, le quartier du lycée et bien sûr le
Haut Pileu. Monsieur le Maire, vous qui êtes prêt à
tout pour monter une opération de construction rapidement dans
le secteur, et pour tenter de prouver la cohérence avec le projet
du quartier du lycée, vous avez récemment déclaré
que ces deux quartiers n'en faisaient en réalité qu'un
seul. C'est grotesque et contradictoire avec d'autres propos antérieurs
!
Avez vous bien relu votre plaquette de campagne ? On peut y lire que
le Haut Pileu devra faire l'objet d'une attention particulière,
avec la réouverture d'un espace pour les jeunes et l'aménagement
des espaces verts du quartier pour plus de convivialité. Et c'est
tout ! On comprend mieux maintenant, à la lecture du projet,
ce que voulait dire : " devra faire l'objet d'une attention particulière
" !
Pour le quartier du lycée, tout le monde avait bien compris et
admis le processus d'urbanisation et d'aménagement. Un véritable
consensus s'était établi pour reconnaître qu'en
effet, ce quartier il s'agissait bien de le " terminer ".
Résumons nous : selon votre programme 2001 : on refait un peu
de décoration et quelques plantations sur le Haut Pileu, et rien
d'autre, en revanche on confirme l'aménagement et les constructions
sur le quartier du lycée.
Mais à la surprise générale, y compris dans votre
majorité, on découvre donc le 24/11/2004, en commission
plénière, que le Haut Pileu devient prioritaire et que
l'aménagement du quartier Lycée est différé.
Ce revirement de priorité soudain, est très mal admis
par l'ensemble des associations de quartier. Sachez que nous sommes
conscients du besoin en logements sociaux de cette ville, et adhérons
nous aussi au principe de la mixité sociale, tout en insistant
sur le fait que la préservation de l'environnement est un facteur
beaucoup plus efficace pour la cohésion sociale que la densification
des populations.
En
procédant à l'analyse des documents constituant ce que
vous appelez "les orientations d'aménagement du Haut Pileu",
on découvre :
1/ le nom d'un aménageur : Essonne aménagement, qui est
la SEM du Conseil Général
2/ Dans un calendrier prévisionnel obtenu par ailleurs, le nom
de la zone à aménager : la ZAC du Haut Pileu !
3/ Et surtout, libellé en très petit, l'intention d'obtenir
une déclaration d'intérêt communautaire de cette
ZAC, autrement dit, la décision évidente de transmettre
à la CAPS la souveraineté sur une partie du territoire
de Palaiseau. Nous avons appris officiellement, le rôle que vous
comptez faire jouer à la CAPS dans cette affaire, lors de la
lecture de son très luxueux magazine " l'essentiel "
n°1, de février 2005, c'est à dire il y a moins de
dix jours ! C'est scandaleux. La création d'un " collectif
pour la défense de la démocratie à Palaiseau "
est proche !
Pour revenir aux études de la CAPS et de cette ZAC, cette situation
est d'une gravité insoupçonnée, car dans ce calendrier,
la concertation doit bientôt commencer, suivie en juillet 2005
par le dossier de création, puis par le dossier de réalisation
bouclé en mai 2006, ce qui permettra une livraison du chantier
début 2008. Juste avant l'élection municipale.
La suite du document précise : " il faut terminer la ville
spacialement et fonctionnellement. Il faut aussi créer des franges
urbaines traitées de manière volontariste afin d'arrêter
l'urbanisation "!
Et là, on n'a pas peur de se contredire si l'on examine un autre
document fourni à l'occasion du PADD par ces mêmes urbanistes
et qui précisait à la page 72 du " diagnostic préliminaire
à l'échelle des quartiers ", " Le quartier du
Pileu à Palaiseau est délimité nettement vers le
sud par les parcelles agricoles du plateau de Saclay
. " Ou
bien encore en légende d'une photo page 71 : " Pavillons
du Pileu qui forment un front urbain continu sur le Plateau agricole.
"
Alors pourquoi vouloir terminer un quartier qui l'est déjà,
et créer une nouvelle lisière incohérente, car
contraire à sa façade naturelle existante.
La réponse est connue de tous, vous ne maîtrisez pas le
foncier dans le secteur du lycée, ce qui n'est pas le cas sur
le Pileu où par l'intermédiaire de la CAPS, tout est encore
possible avant les échéances politiques de 2007/2008.
Le Pileu sera donc sacrifié sur l'autel du bilan de vos mandats.
Voir schéma ZAC du Haut Pileu
Une
circulation encore plus difficile !
Comment seront résolus les problèmes de circulation induits
par cette importante densification, et en quoi cette opération
améliorera-t-elle, l'isolement et l'enclavement actuel du quartier
dont tous les habitants souffrent déjà et qui vont de
surcroît, en raison du tracé du SPTC être privés
d'une voie de sortie de leur quartier vers l'A10 ?
On ne pourra parler de désenclavement du Pileu tant que ne sera
pas proposée la réalisation d'un ouvrage franchissant
la voie rapide RD36, rétablissant enfin la liaison vers le centre
ville.
A ceux qui vont vous poser la question des transports en commun, vous
allez évidemment évoquer le SPTC !
Mais le seul arrêt prévu dans le secteur, situé
au rond point du lycée, ne pourra en aucun cas offrir de solution
de proximité aux habitants du Pileu ;
Force est de constater que cet équipement ne les concernera jamais.
D'autant que les techniciens de la DDE ont bien insisté sur ce
point, ce type de transport est étudié pour aller le plus
vite possible de Massy à St Quentin en Yvelines, et pas pour
résoudre les problèmes palaisiens.
Une
mixité sociale déséquilibrée.
Pourquoi essayer de justifier aussi cette opération par l'impérieux
besoin d'équipements publics, alors même que ce quartier,
n'est pas l'un des plus mal pourvus avec : 1 marché, 1 maison
de quartier, 1 école primaire, 1 maternelle, 1 centre de loisir,
1 halte garderie (14 p) 1 bibliothèque, 1 Gymnase, 1 terrain
de Grand jeu avec vestiaires, 1 salle de sport de combat, soit 10 équipements
publics et son église pour 3300 habitants.
De plus le Pileu est particulièrement bien fourni en logements
sociaux ; en effet, ses 3300 habitants sont installés dans 1274
logements dont 35 % de logements sociaux. Une étude comparative
dans les quartiers aboutit aux résultats suivants : 29 % pour
le quartier Confluence, 18 % pour le centre ville, 16 % pour les Joncherettes
et l'ensemble du Haut Palaiseau, et 14 % pour Lozère. Il faut
donc reconnaître que les 35 % du Pileu comparés à
l'ensemble des autres quartiers, constituent un modèle de déséquilibre
dans la mixité sociale. Je vous rappelle les propos du groupe
Palaiseau Autrement qui dans son " petit palaisien" de mai
2003, au chapitre : "rétablir et préserver l'équilibre"
insiste sur le fait que : "la mixité sociale doit être
acquise à l'échelle des quartiers, et non de la ville
ou de l'agglomération" Fin de citation.
A ce jour 35 % de logements sociaux au Pileu représentent 446
logements. Votre projet de 500 logements dont 1/3 de logements sociaux
soit 165 de plus, permettra au Pileu de compter 611 logements sociaux
contre 376 pour le quartier Confluence ou 389 pour le centre ville.
Voilà un choix qu'il faudra expliquer aux habitants du Pileu.
Un
environnement et un paysage dégradés.
D'ores et déjà, vous prenez les devant en leur brossant
un schéma environnemental idyllique, avec des propositions du
type "la trame verte" ou "l'extension du Parc péri-urbain"
en oubliant de dire qu'il faudra d'abord raser le bois du Clos du Pileu
(environ 2 ha) puisque la zone " Equipements publics " y est
implantée sur le schéma. Les logements sociaux seraient
séparés de la voie rapide par des espaces boisés
protégés qui aujourd'hui sont en fait des parcelles non
boisées mais cultivées.
Je rappelle que la RD36, que la SEM Essonne Aménagement dénomme
encore A87, est une voie classée de type I au titre des nuisances
sonores, soit le même classement que l'autoroute A10 ou la RN444
!.
Quant à l'extension du Parc Péri- Urbain, donc de la Forêt
domaniale à l'Ouest de la rue des Marnières, c'est de
la poudre aux yeux et une aberration, car envisager l'extension d'un
parc dont l'entité principale est située à près
d'un kilomètre, et où les seuls moyens de liaison et d'accès
entre les deux sites pour les piétons et les cyclistes sont et
resteront dangereux, c'est implicitement reconnaître que le projet
situé de l'autre côté de la rue des Marnières
est un projet totalement déséquilibré eu égard
à ce qu'attendent nos concitoyens en terme de tranquillité
et de fluidité.
Sur tous ces sujets, et sur la protection des espaces agricoles, notre
collègue Maire Adjoint à l'environnement, représentant
les Verts, dans un tract très récent, évoque son
désaccord avec l'utilisation des espaces agricoles du Haut Pileu
pour y construire des logements. Sur ce point, la position des élus
du groupe Palaiseau Autrement semble plus floue ; bien que, toujours
dans le même numéro du Petit palaisien de mai 2003 spécial
PLU ils déclarent : "les 96 ha de terres agricoles situés
à l'ouest de la rue des Marnières, ainsi que les terrains
situés au nord de l'amorce de l'A126 (A87) concourent à
la préservation des 2000 ha agricoles sur le secteur, ils devront
être classés "A" pour être définitivement
préservés de l'urbanisation" Fin de citation.
Avant de refermer le chapitre de l'environnement, n'oublions pas de
rappeler que le bétonnage de ce secteur du Plateau, aggravera
sans doute la fragilisation du sous sol constitué d'une alternance
de couches argileuses et sableuses et ses conséquences. Les variations
climatiques récentes ont provoqué des fissures en surface
et des lézardes dans les habitations clairement identifiées
dans ce secteur du Pileu.
Concertation
préalable inexistante
Le dernier point qu'il me reste à aborder sera celui que personne,sauf
vous, n'ose appeler la concertation, mais plutôt l'information,
car vous l'avez vous même déclaré, la véritable
concertation devrait commencer après le vote du projet .
Voilà une curieuse conception de ce que doit être un projet
d'orientations urbaines, modifiant profondément l'image d'une
ville et cela irrémédiablement. En vérité,
votre position aujourd'hui consiste donc à informer nos concitoyens
de ce que vous avez décidé ! Personne ne pourra dire que
tous les palaisiens ont été concertés et informés
tant qu'un document montrant les plans et schémas que vous nous
avez livrés dernièrement, ne leur aura pas été
distribué.
La période de concertation que vous annoncez, va se transformer
rapidement en une phase de contestation.
Monsieur le Maire vous avez sans doute une mémoire remarquable,
pourtant permettez moi de vous rappeler certains de vos propos : nous
sommes en mars 1994, vous êtes alors Conseiller Régional,
et vous publiez une lettre ouverte au Président du District du
plateau de Saclay dans votre feuille de liaison intitulée : "A
dire vrai"
"Monsieur le Président, le 4 janvier dernier le commissaire
enquêteur émettait un avis défavorable sur la constitution
par le District d'une réserve foncière sur le Plateau.
Dans son rapport, il soulignait une méconnaissance très
nette du projet par la population(
). Vous êtes le principal
responsable de cette absence d'information. En tant que président
du District, il est de votre devoir de tout mettre en uvre pour
expliquer et dialoguer avec les populations des communes concernées
(
).
L'avenir du plateau ne se fera pas sans ceux qui y vivent.
Il faut que vous agissiez rapidement. Je vous rappelle les propositions
que je vous ai faites il y a maintenant deux mois :
- vous devez créer une structure permanente de concertation entre
le District et les associations,
- Le District doit organiser des débats publics décentralisés
en s'appuyant sur des moyens d'information lisibles par le grand public
(vidéos, maquettes),
-Vous devez préciser très clairement le contenu du projet
: Quels logements ? Quelles entreprises ? Quels emplois ? Quelles zones
seront réservées aux espaces verts ? Quelles infrastructures
de transport ? (
). Vous avez besoin d'une adhésion collective
à vos projets, à vous d'en créer les conditions."
Fin de citation.
Aujourd'hui c'est vous le Président de la CAPS et les palaisiens
sont en droit d'attendre, compte tenu de l'enjeu considérable
auquel ils sont confrontés, que vous mettiez absolument en uvre
et sans tarder, les mesures d'urgence que vous préconisiez il
y a dix ans ! Vous avez déjà fait le constat que la résistance
s'organisait, un collectif d'une dizaine d'associations s'est constitué,
que l'on sent totalement déterminé, car, selon leurs écrits
et déclarations, vous n'avez mis en uvre aucune concertation
ni information en direction des palaisiens, au sujet du véritable
enjeu de ce projet d'urbanisation de la partie palaisienne du plateau
de saclay.
En
conclusion
Les élus de l'Union Pour Palaiseau voteront contre l'adoption
de ce projet présentant à bien des égards, des
risques majeurs tel le manque de garantie sur la protection du patrimoine
ancien consécutif à l'abandon du principe de la Zone de
Protection du Patrimoine urbain et paysager (ZPPAUP), ou encore de fortes
interrogations sur les modifications des règles de construction
dans certaines zones ce qui induira inévitablement une densification
générale du bâti dans tous les quartiers et surtout
la densification dans un secteur à fort caractère environnemental
et paysager, le tout aggravé par le transfert de souveraineté
opérationnelle vers la CAPS.
St Exupéry disait :
"Nous n'héritons pas la Terre de nos parents, nous l'empruntons
seulement pour quelques temps à nos enfants"
Monsieur le maire, faites en sorte de ne pas les en priver définitivement,
afin que notre génération puisse être fière
de leur avoir transmis intact, ce bel espace que bien des villes aimeraient
posséder.