Le budget de la CAPS
Le jeudi 30 mars
2006, la Communauté d'Agglomération du Plateau de Saclay
a voté son budget primitif pour l'année 2006.
Il est intéressant
à cette occasion de rappeler la position d'une commune : celle
de Gif-sur-Yvette qui a voté contre ce budget. La position
affichée par Michel BOURNAT, maire de Gif et conseiller communautaire,
est pleine de bon sens et ne fait preuve ni de sectarisme, ni de négativisme.
Elle rappelle plusieurs aspects positifs du fonctionnement de la
CAPS mais critique les dérives structurelles du budget
et les excès commis sur certains postes. Elle a aussi l'avantage
de rappeler les principes fondamentaux d'une intercommunalité
bien conçue.
La CAPS ne doit
prendre dans ses compétences additionnelles que celles pour
lesquelles la gestion en commun génère plus d'efficacité.
Ce principe qu'on appelle subsidiarité est dans le bon sens
! Si les communes seules gèrent mieux, il faut leur laisser
la responsabilité. La
CAPS doit évaluer l'impact de toutes les compétences
qu'elle accepte en plus, en mesurant les effets de la mise en commun
des moyens. Si on améliore la qualité de service à
coût équivalent ou si à service identique on diminue
le coût, il est logique d'attribuer la compétence à
la CAPS.
C'est un principe
d'économie d'échelle.
La CAPS doit mesurer
soigneusement dans le temps les modalités des transferts et
évaluer les aspects juridiques, techniques et financiers pour
bien les réussir. C'est un principe de progressivité.
Est-ce toujours le cas s'interroge Michel BOURNAT ? La
CAPS doit avoir les moyens de sa politique c'est-à-dire qu'il
faut un principe de cohérence entre les objectifs et les moyens
en n'envisageant que des choses faisables.
En fait le budget
primitif 2006 a sacrifié délibérément
l'investissement par des orientations qui génèrent des
coûts de fonctionnement importants.
Les dépenses
de personnel sont élevées et les ouvertures de postes
ont engendré des recrutements sans véritable approfondissement
des choix politiques. Conclusion : les charges de personnel en structure
croissent de 30% !
Les marges de
manuvre de ce budget sont très faibles et ne peuvent
qu'inspirer de l'inquiétude. Par exemple l'objectif d'autofinancement
de l'investissement à hauteur de 600000 euros est très
modeste et conduit automatiquement vers un endettement dont la limite
de capacité est choisie à 15 ans c'est-à-dire
le plafond dans la catégorie.
Les dépenses
réelles augmentent de 5,2 millions d'euros alors que les recettes
réelles ne progressent que de 2,4 millions d'euros. Et bien
sûr le budget primitif 2006 intègre l'excédent
de 2005 suivant une méthode chère à M. LAMY qui
permet de masquer la difficulté à équilibrer
le budget.
Partant de la
constatation que les transferts de compétences sont équilibrés
par la diminution de l'attribution de compensation versée aux
communes ; que la dotation de solidarité communautaire est
dégressive dans le temps ; que la taxe proportionnelle versée
par les entreprises progresse de 4,3% ; pourquoi les marges de manuvre
sont-elles si réduites ? La
réponse est simple : essentiellement en raison de l'importance
des charges de structure (nous ne reviendrons pas sur le coût
de la politique de communication évoqué dans notre éditorial).
Le budget d'aménagement
est difficile à appréhender mais représente environ
9 millions d'euros à inscrire obligatoirement en 2006 et environ
9,4 millions d'euros à arbitrer par le conseil pour les années
2006, 2007 et 2008.
En conclusion
si la CAPS veut continuer à vivre un tel " train "
il n'y aura qu'une solution : impérativement privilégier
la création de richesses pour le territoire avec la venue de
nombreuses entreprises.
Cela est une priorité, sinon, gare à l'instauration
d'une fiscalité additionnelle au détriment des habitants
de nos communes.