L'équipe de gauche qui dirige la ville de Palaiseau a pour
objectif une politique culturelle ambitieuse. C'est du moins ce qu'elle
dit. Encore est-il qu'il faut se demander ce qu'est une véritable
politique culturelle ?
Pour
les uns il faut favoriser un ensemble de spectacles issus d'un vaste
répertoire théâtral, chorégraphique, musical
ou cinématographique. pour les autres, il s'agira de favoriser
le théâtre ou la musique de rue ou de salle mais avec
une grande part d'improvisation, de nouveauté qui justement
décrie souvent l'intérêt du répertoire
!
Pour
d'autres encore il faut faire porter l'intérêt sur tout
ce qui concerne le livre, la réflexion, les conférences.
Bref on doit parler de cultures avec un grand S à la fin.
Avec le choix qui vient d'être fait par la gauche de transformer
la salle Vinet, construite à l'origine sous une forme légère
pour être une bourse du travail et la maison des syndicats,
on sent une volonté d'effacer le passé en destinant
cet espace à un vaste projet (2100 m²) touchant tous les
secteurs. Est-ce une bonne chose ?
En
examinant l'existant autour de notre ville on note déjà
beaucoup de salles, à Massy (opéra théâtre),
à Antony (Firmin Gémier), à Longjumeau (Adolphe
Adam), à Villebon (Jacques Brel), sans omettre le théâtre
des Trois Vallées dans les locaux de la M.J.C. de Palaiseau.
Tout cela
représente plus de 2500 places qu'il faut remplir...
Alors
pourquoi une concurrence supplémentaire avec une salle de 400
places à Guy Vinet ? Est-ce une sorte de volonté orgueilleuse
de créer quelque chose de nouveau quel qu'en soit le prix ?
Le
fonctionnement de toutes les salles citées est fort coûteux
et fait l'objet de solides subventions de la part des municipalités
qui les supportent. Pourquoi ne pas s'inscrire dans les programmations
existantes avec des séances complémentaires que la ville
de Palaiseau choisirait et supporterait en partie financièrement
pour ses ressortissants ? On peut s'interroger. Cela éviterait
à notre ville un investissement lourd et surtout un fonctionnement
coûteux du nouvel ensemble.
La
culture musicale, elle, ne peut s'épanouir que si elle est
supportée par un grand nombre de pratiquants d'où l'importance
des écoles de musique et de danse.
On connait les problèmes de notre secteur dans ce domaine.
Tout d'abord le conservatoire municipal de musique et de danse de
Palaiseau dans des locaux inadaptés. Il y a ensuite l'école
Eric Satie à Villebon dans des anciens locaux scolaires qui
au bout de deux décennies montrent leurs limites. L'ecole nationale
de musique d'Orsay (vallée de Chevreuse) n'est guère
mieux lotie dans ses locaux actuels.
Quitte à faire un investissement culturel de premier ordre
au niveau local à Palaiseau autant viser un objectif de grande
nécessité.
La salle Guy Vinet, n'ayant jamais été une salle de
spectacles, peut effectivement faire l'objet d'une rénovation
profonde avec un auditorium conséquent et surtout un environnement
de classes et de locaux dédiés à l'enseignement
de la musique et de la danse. Un tel équipement outre qu'il
serait subventionné à l'investissement le serait aussi
en fonctionnement car il pourrait prétendre à une finalité
d'école nationale de musique et de danse.
A Palaiseau, on réitère certaines erreurs du passé.
L'école de musique va être déplacée à
l'école Jules Ferry lorsque celle-ci sera vidée de ses
élèves dans les classes nouvelles construites à
l'école Vaillant. On va de nouveau mettre des élèves
de l'école de musique dans des locaux rénovés,
on le suppose, mais inadaptés.
Toutes
ces questions méritent d'être posées car l'investissement
actuellement prévu à Guy Vinet est de l'ordre de 4 millions
d'Euros. En fait la ville de Palaiseau en plus des subventions de
l'état, de la région et du département compte
surtout sur la C.A.P.S.. (communauté d'agglomération
du plateau de saclay) pour l'aider à financer le complément
substantiel d'investissement (1,5 million d'Euros), qu'une erreur
initiale dans l'étude préalable de la structure existante
de la salle Vinet elle même a fait apparaître après
une analyse sérieuse par le maître d'oeuvre désigné
et peu après remercié car il n'est jamais bon d'être
porteur d'une mauvaise nouvelle !
Bien
entendu il en sera de même pour le fonctionnement car monsieur
le maire va faire tout son possible pour éviter d'inscrire,
les 440 000 Euros annuels prévus, dans son budget ville.
Une
seule question se pose : les communes de la C.A.P.S.. vont elles toujours
souscrire à ce type de demande au profit de la commune centre
sans discuter ? L'avenir le dira...